Faire pousser des tomates de A à Z

(Article rédigé le 3 mai 2013)

Comment cultive-t-on des tomates sous serre ? En trois semaines à la Ferme Belle Roche nous avons en gros participé à toutes les étapes, du semis à la plantation. L’occasion était donc vraiment belle de vous présenter cela de façon pédagogique et en images.

1. Les semis

Valérian et Caroline font les semis de tomates

Valérian et Caroline font les semis de tomates

Dans la chambre à semis, on rempli un grand bac de terreau à semis que l’on humidifie. C’est plutôt artisanal alors on tend un grand tuyau d’arrosage de la cuisine au salon ! Puis on rempli des plateaux de 98 cellules (3,5cm sur 3,5cm) de terreau. On tasse légèrement la terre au dessus et on dépose délicatement une graine de tomate par cellule. Puis on recouvre de terre et de vermiculite (qui sert à maintenir l’humidité). Enfin on arrose et on recouvre le plateau d’un couvercle transparent et on le met sous la lampe au sodium. Il ne reste plus qu’à attendre.

2. Le repiquage

Après le semis, on arrose régulièrement le plateau. Et enfin quatre semaines plus tard les petits plants sont assez grands pour être transplantés dans des pots plus grands de 8cm sur 8cm. Cela va leur permettre de mieux se développer et d’avoir plus de place pour leurs racines. On rempli donc des pots de terreau humidifié, on ôte délicatement les plants des petites cellules en essayant de prendre toute la motte, on fait un trou avec les doigts dans un gros pot, on met la motte dans le trou et on recouvre de terre. Pour finir on arrose les pots et on les replace sous les lampes au sodium. Nous avons participé à cette étape sur des tomates qui avaient été semées par Caroline avant notre arrivée.

3. La préparation de la serre

A la ferme Belle Roche, Simon et Caroline cultivent des tomates au champ, mais en début de saison, les premières tomates se font sous serre (non chauffée). Avant de les planter, c’est un gros travail pour leur préparer le terrain !

Déjà il faut s’occuper de toutes les petites réparations de la serre, installer des moustiquaires, colmater les trous dans le plastique, etc… Puis, il y a tout le travail de préparation de la terre. Pendant l’hiver, le sol était couvert d’engrais vert (de l’avoine) qui permet d’enrichir la terre. Il faut donc passer le motoculteur pour retourner le sol et enfouir l’avoine. Mais avant nous avons dû retirer les grosses pierres et surtout, désherber les côtés de la serre à la griffe et à la main. En maraîchage bio le désherbage représente vraiment un gros travail car on n’utilise pas d’herbicide et tout se fait mécaniquement. Les maraîchers doivent donc toujours faire preuve d’ingéniosité et trouver de nouvelles techniques de lutte contre les adventices. Cette année nous avons installé un géo-textile noir sur les bords de la serre pour empêcher le chiendent de pousser, espérons que ça marche !

4. Les buttes

A la ferme Belle Roche, il y a assez peu de profondeur de sol. Alors la solution pour que les tomates disposent de plus de terre pour développer leurs racines c’est de faire des buttes. On a donc creusé cinq allées et pelleté la terre pour faire six jolies buttes qui accueilleront chacune deux rangées de légumes. Une fois travail accompli, on s’aperçoit évidemment qu’on a remonté plein de mauvaises herbes et c’est reparti pour un coup de désherbage !

5. La plantation

Enfin après plusieurs jours de travail, la serre est prête ! Après 2 semaines dans les pots de 8cm², les plants sont prêts. Il faut donc préparer les buttes pour planter les tomates dans la serre. On creuse des trous assez profonds à la pelle, tous les 1,5 pieds (50 cm à peu près), on les arrose généreusement et on met une cuillerée de fumier de poulet déshydraté dans chaque trou. Enfin on installe un plant de tomate par trou en l’enterrant le plus profondément possible, jusqu’à la limite des premières feuilles, en recouvrant les cotylédons (les deux « pseudo-feuilles » les plus basses). C’est important pour les tomates, car si on enterre la tige, elle peut développer des racines, qui permettront aux plants d’aller puiser plus de ressources dans le sol.

6. Les finitions

Tout est prêt ? Eh non, pas encore ! Il faut installer une ficelle au dessus de chaque plant pour pouvoir les accrocher quand ils grandiront et qu’ils puissent grimper. C’est long, mais c’est vraiment joli une fois fait, on dirait des guirlandes de Noël.

Régulièrement, Simon et Caroline devront passer couper « les gourmands », les tiges secondaires qui se développent, car pour gagner de l’espace, sous la serre on fait plutôt grandir les tomates en hauteur qu’en largeur.

Et maintenant, il ne manque plus que quelques semaines, de l’eau et du soleil avant de pouvoir récolter des tomates de variétés diverses et variées !

Clémentine

Un salon transformé en chambre à semis !

Au Québec, à la ferme Belle Roche, à une heure de Montréal, Caroline et Simon font leurs semis dans leur salon …

semis dans le salon

Caroline et Simon ne sont installés en maraîchage que depuis 1 an et demi et n’ont pas encore les moyens de s’offrir une serre chauffée pour faire leurs semis. La solution pour ne pas dépenser trop de fioul ? Utiliser le chauffage de la maison pour les petits plants. Ils ont donc temporairement aménagé leur salon en chambre à semis et utilisent des lampes au sodium pour la lumière. Une idée à exploiter par les petits maraîchers qui s’installent, mais aussi par tous ceux qui veulent faire des semis pour leur potager au fond du jardin !

Article réalisé dans le cadre de notre partenariat avec la Novosphère