The Urban Farm Collective

D’après Janette Kaden, Portland est la seule ville des Etats-Unis où lorsqu’ils vous demandent ce que vous faites dans la vie, les gens s’attendent à ce que vous leur parliez de vos hobbies et non de votre travail. Plutôt sympa comme bourgade ! Ainsi, si nous avions rendez-vous avec elle au Tin Shed Cafe Garden, le restaurant bio qu’elle a monté voici 11 ans, ce n’était pas pour qu’elle nous parle cuisine… mais jardinage.

Cette aventure est partie d’une bande de potes qui voulaient simplement partager les légumes de leurs différents potagers. Et puis l’idée a prise, l’entreprise a pris de l’ampleur, si bien qu’aujourd’hui, Janette est à la tête du « Urban Farm Collective », un collectif qui gère désormais 17 jardins dans Portland.

L’idée est simple. Toute personne qui possède un bout de terre qu’elle aimerait cultiver, mais qui n’est pas en mesure de le faire (pas assez de temps, de connaissances, trop vieux,…) peut contacter le collectif. Ensuite, l’équipe de volontaires se met en quête de jardiniers dans le quartier, qui voudraient travailler sur ce potager. Le plus dur, nous explique Janette, c’est de trouver un « garden manager ». Pour chaque jardin, le collectif veut avoir un responsable qualifié, capable de former tous les volontaires qui viendront, ainsi que les enfants, car l’aspect éducatif est primordial dans ce projet. C’est pourquoi certains jardins restent sur liste d’attente avant que l’on puisse leur trouver un responsable. Une fois le jardin lancé (cela nécessite en général 500$ d’investissement pour installer l’irrigation, acheter le matériel etc.), chacun peut venir y travailler quand le « garden manager » est là.

Pour ce qui est de la récolte, une partie va aux propriétaires qui prêtent les terrains, pour le reste il est troqué chaque semaine au marché des volontaires. Le marché des volontaires ? Oui ! Tous les mercredis, les jardiniers récoltent les fruits et légumes des 17 jardins et les apportent sur ce marché très spécial. En effet, il n’est ouvert qu’aux volontaires, c’est à dire à toute personne qui a donner de son temps pour un des jardins (que ce soit une heure ou quarante !). Chaque heure de travail (qui est enregistrée par les « garden managers ») donne droit à un certain nombre de points que l’on peut troquer chaque mercredi contre des légumes. Enfin, tout ce qui reste après le marché est donné à une banque alimentaire. Ainsi, aucun argent ne circule autour de ces jardins, ce qui semble plus sain aux yeux de Janette. Pour l’instant, le collectif a encore besoin de soutiens de la ville ou d’autres partenaires (comme le Tin Shed Café par exemple !) pour financer le démarrage des potagers et de quelques dizaines de dollars annuels pour l’entretien, mais dans l’absolu, Janette, voudrait essayer de faire un maximum de récupération pour utiliser un minimum d’argent.

Une belle initiative que Janette voudrait voir prendre de l’ampleur, bien qu’elle nous confie : « Il faut que l’on se réorganise car pour l’instant je suis quasiment seule pour gérer l’administration de 17 jardins, ce qui n’est pas soutenable pour moi, je travaille 40h par semaine pour le collectif ! ». Ainsi, pour rendre ce projet durable, Janette envisage une répartition des tâches plus précise, afin que ce collectif puisse perdurer et travailler à plus grande échelle.

Après avoir discuté sérieusement pendant 40 minutes tout en voyant les plats tournoyer autour de nous, nous avons finalement craqués et sommes restés déjeuner au Tin Shed Garden Café. Eh bien, on peut vous dire que Janette est sûrement une bonne jardinière, mais elle sait aussi mener un restaurant !

Clémentine

 Pour aller plus loin :

http://urbanfarmcollective.com/

Portland

S’il il nous fallait décrire la ville de Portland (Oregon) rapidement, ce serait assurément les mots « développement durable », « douceur de vivre » et « innovation » qui nous viendraient à l’esprit en premier. A quelques miles de la mer et des montagnes, au milieu des vignes, de la forêt et des champs de blé, cette petite ville à taille humaine nous a tout de suite séduits. Il faut dire que nous étions logés chez des amis et que nous avons été particulièrement bien accueillis par Sarah, Damien et leurs deux enfants dans leur confortable maison (avec un potager!).

Si la ville n’a pas su attirer beaucoup d’entreprises (hormis quelques-unes comme Nike ou Intel…), Portland s’est bien rattrapée en concentrant son activité sur le développement durable. Elle a réussi en 2004 à repasser sous la barre d’émission de CO2 qu’elle produisait en 1990 ! Et les progrès continuent…

Voici dans le désordre quelques innovations dans le domaine du développement durable que nous avons pu voir à Portland :

  • Dans les super-marchés

Nous sommes allés dans un super-marché bio et local où il y avait pas mal d’idées. A part la vente en vrac des produits qui se voit de plus en plus en France, nous avons découvert une initiative originale au rayon poissonnerie dans le super-marché New Seasons. Des panneaux indiquaient grâce à un code couleur si les poissons étaient issus d’une pêche responsable ou non. Les produits ayant une couleur rouge (indiquant une pêche non responsable) ont peu à peu été radiés des rayons. De plus les panneaux indiquent si les poissons sont frais ou non. Seul problème : aucun renseignement n’était donné sur la période optimale de pêche pour les poissons sauvages. (Si vous voulez un très bon site pour connaître tout cela, avec à la clef plusieurs recettes, il suffit d’aller sur http://www.mrgoodfish.fr). Enfin pour finir, les tickets de caisses sont parfois imprimés recto/verso afin de réduire le gâchis de papier.

  • Les rigoles de drainage biologiques (« bioswales »)

Afin d ‘allier lutte contre l’érosion, contre la pollution des nappes phréatiques et cours d’eau, contre les inondations hivernales et enfin verdissement de la ville, Portland a mis en place partout dans la ville des « rigoles de drainage biologiques ». Il s’agit tout simplement de parterres de plantes filtrantes qui sont placés judicieusement en bas de la pente des routes et parkings. En plus d’absorber le trop-plein d’eau lors des fortes pluies, cette construction évite que les huiles de moteurs et autres déchets liquides répandus sur le bitume finissent droit dans les rivières. Ces rigoles sont même devenus obligatoire pour chaque construction de parking ! Par contre nous n’avons pas réussi à savoir si les plantes filtrantes étaient suffisamment efficaces pour nettoyer l’eau de pluie qui s’infiltre dans les rigoles.

  • Ligne prioritaire sur les autoroutes pour les bus et le covoiturage

Nous n’avons pas observé cette initiative qu’à Portland, mais cette article nous permet d’en parler. Il s’agit tout simplement d’une file de voiture située à gauche sur la chaussée qui est réservée uniquement aux bus et aux voitures ayant plus de deux personnes à bord. Symbolisé par un losange blanc, cette idée incite fortement au covoiturage, à l’utilisation des transports public et par la même occasion à la réduction de la pollution et des embouteillages.

  • Les éco-districts de Portland, un moyen d’évoluer ensemble

La ville de Portland est maintenant divisée en plusieurs éco-districts. Le but de ce grand projet est que chaque quartier définisse des objectifs de réduction de la pollution. Cela passe par de la coopération entre les entreprises, particuliers et institutions pour réduire les déchets, produire de l’énergie propre, repenser la ville… Chaque année des responsables d’autres villes sont invités pour voir les initiatives lancés par ces éco-districts.

  • L’institut de recherche BEST (Built Envronment and Sustainable Technologies)

Grâce aux recherches et aux conférence de l’institut BEST, Portland ne cesse d’innover dans le domaine du développement durable. Ces recherches, qui allient différents acteurs, permettent notamment d’évoluer dans le domaine du bâtiment, de l’énergie (saviez-vous par exemple que les panneaux solaires au-dessus des toits végétalisés fonctionneraient mieux que sur des toits normaux?) …

  • Recyclage et compostage

Tout est pensé pour le recyclage. Si vous achetez quelque-chose à manger ou boire à emporter, ce sera bien souvent dans du carton ou du plastique compostable ! Et pour forcer la main des citoyens sur le recyclage de leurs déchets, seule la poubelle du compost est depuis peu ramassé chaque semaine, les autres ne sont ramassées qu’une semaine sur deux. Des lois sont même mises en place pour permettre aux gens d’avoir des poules dans leur jardin (qui mangeront alors les déchets compostables) tout en assurant leur bien-être. Et pour réduire les déchets, certaines écoles vont même jusqu’à bannir les couches jetables pour leurs bambins !

  • Agriculture urbaine et bibliothèques d’outils de jardinage

Ici, comme dans de nombreuses villes que nous avons traversé, l’agriculture urbaine est de mise. Certains quartiers se sont même dotés de « bibliothèques » d’outils mises à la disposition des main vertes.

Enfin, vous l’aurez compris, Portland regorge d’idées pour le développement durable ! Et ce n’est sans doute pas pour rien que la ville a récemment choisi de fusionner son département de la planification de l’urbanisme et celui de l’environnement…

Valérian

Pour aller plus loin :

le site de la ville de Portland : www.portlandonline.com

le site des éco-districts : http://ecodistricts.org/ ainsi que leur document de planification (pleins d’idées ici pour les villes et municipalités !) : pdf framework ecodistrict

le site du super-marché New Seasons : http://www.newseasonsmarket.com/

le site du programme BEST : http://www.ljmu.ac.uk/BLT/BEST/index.htm

le site pour acheter du poisson durable au bon endroit et au bon moment : http://www.mrgoodfish.com/fr/index.html

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Super-héros et délation

Superman, Batman, Spiderman, Dardevil…. Vous l’aurez compris, les États-Unis sont la terre natale des super-héros, à tel point qu’un garçon de notre âge nous a déjà demandé quel super-pouvoir on aimerait avoir si on était un super-héro !

Et pour le plus grand bonheur des petits comme des grands, ce charmant pays nous donne même le pouvoir de devenir un super-justicier. Ainsi, si vous voyez sur une autoroute une voiture avec une seule personne qui est sur une file réservée aux bus et au covoiturage, vous pouvez appeler le 206-764-HERO pour le dénoncer à la police (HERO étant 4376 sur le clavier d’un téléphone). Si l’on s’ennuie et que personne n’enfreint cette loi, des panneaux indiquent le long des routes le numéro à appeler si l’on voit des excès de vitesse ou bien des conducteurs qui semblent un peu trop portés sur la boisson au volant. Si vous êtes un peu hésitant à chercher son chemin, vous pourrez donc vous faire arrêter par un policier quelques mois plus tard qui vous demandera si vous étiez en état d’ébriété tel jour à telle heure (véridique !)

Les fans de shopping peuvent aussi agir, puisqu’il est aussi possible de dénoncer les conducteurs qui utilisent les places de parking de supermarché sans être client.

Les patriotes se contenteront de dénoncer à la police les immigrants mexicains illégaux. C’est sur une radio locale que nous avons entendu une femme qui, après avoir fait l’éloge de la construction du mur à la frontière mexicaine, nous donnait le numéro de téléphone approprié. Tout ça évidemment sur un fond de musique douce et patriotique.

Enfin, pour les amoureux de la nature (ils ont pensé à tout!), vous pouvez dénoncer les personnes qui donnent à manger aux animaux sauvages, dérangent les otaries ou se baladent dans des endroits non autorisés.

Bien sûr, tout cela repose sur la bonne volonté des citoyens honnêtes qui œuvrent pour le bien de leur pays, de leur place de parking ou de l’environnement. Ces super-héros travaillent donc le plus souvent gratis. A part évidemment, lorsqu’on arrive à voir quelqu’un tuer un policier de la ville de New-York, il y a alors 10 000 dollars de récompense en appelant 1-800-COPSHOT!

Valérian

Fin de la route vers Vancouver

Voici quelques photos de nos dernières étapes entre Arches et Vancouver…

Sonoma Valley

(Article rédigé le 28 juillet)

Si en France, les vignerons essayent de se montrer proches de leur terroir et « authentiques », dans les vignobles Californiens, ce qui prime c’est le luxe !

Ce matin, nous avons quitté San Francisco pour nous rendre à Portland (où nous arriverons dans 5 jours après avoir remonté la côte Pacifique). Sur la route nous n’avons pas pu résister à l’envie de visiter l’un des vignobles californiens les plus connus : Sonoma Valley. Nous nous sommes arrêtés pour une dégustation à Kunde Vineyard, un établissement plutôt chic, qui voit les choses en grand. 750 acres de vignes, irrigation partout et ventilateurs dans les champs pour éviter les gelées tardives… Évidemment, ce n’est pas vraiment comme ça que nous voyons la viticulture, mais, il fallait qu’on voit ça !

Nous sommes entrés par une allée immense, bordée d’arbres et de rosiers, qui mène jusqu’au parking et au « limo drop-off » (oui oui, un dépose-minute pour les limousines!). De là, on accède au caveau en longeant une pièce d’eau, au milieu de laquelle deux fontaines crachent de grands jets d’eau. Un accueil plutôt incroyable ! Mais nous n’étions pas au bout de nos surprises car, arrivés à l’intérieur, l’un des nombreux employés, accoudé derrière un bar ultra chic, nous annonce que pour déguster six vins, il nous faudra payer 10$ ! Évidemment, c’est le premier prix et cela peut monter jusqu’à 40$ si les vignerons vous emmènent en voiture en haut du vignoble et que vous désirez déguster dix vins en plein air, face à la vallée. Un peu refroidis, nous avons quand même choisi la dégustation pour « pauvres », et il faut dire que malgré des prix à la bouteille plutôt élevés, leurs vins étaient vraiment bons. Nous avons finis par craquer et repartir avec un Gewürztraminer et un Cabernet Sauvignon.

Nous nous sommes finalement installés en terrasse avec notre bouteille de blanc et nous avons pu pic-niquer, face aux vignobles, pendant que d’autres mangeaient des huîtres vendues sur place. Et ça franchement, c’est la classe !

Mais LE détail qui a finalement tout ruiné, c’est quand nous avons vu un couple recouvrir leurs huîtres… de ketchup !

Clémentine

Victoire !

Aujourd’hui est un grand jour. Pour la première fois depuis notre arrivée aux États-Unis, un caissier a su reconnaître une courgette. Quand elle est arrivée sur le tapis roulant, il l’a regardée, puis l’a délicatement posée sur la balance. Enfin, fièrement, en nous regardant droit dans les yeux, il nous a affirmé :

« This is a zucchini »

« Yes! »

Clémentine

Au cours de nos voyages…

Chaque début de grand trajet débute par la chanson « Voyage voyage », c’est un classique. Il faut dire qu ‘avec seulement deux CD à bords, nous commençons par connaître toutes les chansons par cœur. Heureusement quelques radios locales cassent parfois la routine.

(Ecoutez la chanson !)

« Sac-à-puces », notre voiture, nous accompagne depuis Montréal avec « Jamonito », un lapin en peluche qui garde les clefs de la voiture. Bien que Jamonito soit hideux, il a les faveurs de Clémentine qui, je crois, a un petit faible pour lui.

Il y a enfin « Octopus », la Grass-Head (littéralement « tête de gazon »), qui nous suit depuis New-York. Si elle eu une bonne poussée capillaire au début, son passage en Utah lui a valu quelques cheveux blancs à cause de la chaleur dans la voiture (sans clim!). Maintenant que nous sommes sur la côte Ouest, nous essayons tant bien que mal de la sauver !

Sac-à-puces quant à elle a eu le droit à plusieurs visites chez le garagiste. Le contrôle technique, quelques menues réparations, le changement des pneus d’hiver et enfin le remplacement des pneus nous a valu le plaisir de connaître des garages sur tout le continent ! Nous ne pensions pas avoir à changer les pneus aussi souvent, mais quand les routes sont chaudes ils s’usent vite, voire très vite, ce qui nous fait quelques frayeurs par temps de pluie !

Les routes sont souvent très droites, surtout dans les grandes plaines ou les déserts, et sont entrecoupées d’innombrables zones de travaux à vitesse réduite sans aucune machine ni ouvrier à la tâche. Il y a une perte d’espace absolument hallucinante pour la construction des autoroutes, laissant parfois jusqu’à un petit bois ou une grande pelouse entre les deux sens de la chaussée. Mais cette perte d’espace est parfois rentabilisée, car certains États n’hésitent pas à mettre cet espace à profit pour faucher et récolter le foin le long des autoroutes. Autre bonne idée, les lignes de trains s’insèrent souvent au centre des autoroutes à proximité des grandes villes, réduisant cette fois-ci l’espace utilisé au minimum tout en limitant le nombre de barrières infranchissables pour les animaux itinérants.

Pour ce qui est du code de la route que l’on dit très respecté, c’est une grosse blague! Les américains n’hésitent pas à s’arrêter sur les bandes d’arrêt d’urgence, doubler par la droite, sur une ligne blanche ou à rouler à toute vitesse. Il y a de quoi faire de longues files de mécontents derrière soit si on s’avise de rouler à la vitesse maximum autorisée sur des petites routes !

Sur la route, nos trajets nous permettent d’alterner entre des stations services qui vendent de la viande séchées (« jerky »), des campings souvent très confortables et des auberges de jeunesse assez aléatoires. Il est vrai que si il y a un domaine où les américains sont forts, ce sont bien les campings et les barbecues. Chaque soir, nous pouvons donc faire notre cuisine au feux de bois, et tout ça avec, quand il y en a, des douches et des WC toujours impeccables. Au menu du soir, des pâtes ou du riz (à tour de rôle pour varier les plaisirs!) avec des sauces tomates ou de la sauces soja et parfois de la viande ou des poivrons grillés pour faire une petite folie. Le midi, il s’agit le plus souvent d’une salade de tomates et de concombres avec du riz ou des pâtes de la veille, à moins bien sûr que nous soyons en ville et que nous tombions sur quelque chose de vraiment appétissant !

Heureusement, notre arrivée en Californie nous a ouvert les portes des vignobles et améliore nettement notre quotidien !

 Valérian

Contrastes américains

Croiser un citoyen lambda se baladant en ville, le flingue à la ceinture, à quelques mètres d’un jardin pour enfants. Quoi de plus banal aux États-Unis ?!

Depuis maintenant plus de 3 mois, nous vivons l’Amérique, comme nous l’espérions. Nous rencontrons des personnes passionnantes et passionnées, avec de vraies valeurs, et une volonté de changer les choses. Nous créons des liens forts avec des gens aux parcours variés, à l’origine d’initiatives concrètes et engagées. Nous découvrons la gentillesse et l’ouverture d’esprit des américains. Nous parcourons des paysages incroyables et dépaysants. Bref ce voyage restera sûrement pour nous une magnifique expérience et nous laissera une image très positive de cette Amérique qui semble souvent bien loin de nos valeurs.

Mais, si nous vivons ici notre rêve américain (sûrement assez différent DU « Rêve Américain »), la traversée de ce continent nous amène aussi évidemment à découvrir l’autre face des États-Unis. Et sur notre route, nous côtoyons régulièrement le quotidien de ces personnes, sûrement bien plus nombreuses, qui font elles-aussi l’Amérique.

C’est ainsi que nous avons découvert que les caissières de supermarché ne savaient pas reconnaître une courgette, qu’à Salt Lake City on peut voir de grandes affiches le long des routes qui nient la théorie de l’évolution et prônent le créationnisme, qu’il existe aussi des pubs anti-avortement le long des autoroutes, à côté des centaines de panneaux publicitaires pour des chaînes de fast-food. Nous avons aussi appris à côtoyer les énormes 4X4 aux réservoirs de 80 gallons (303 litres !!!!!) qui circulent par centaines et à côté desquels n’importe quel 4X4 français semble minuscule et surtout ultra écologique (comme l’essence ne coûte rien, les consommations des voitures sont complètement hallucinantes!). Mais ces géants ne sont rien à côté des caravanes gigantesques (souvent de la taille d’un bus!) qui permettent aux américains de sillonner leur territoire en tout confort, avec clim et sodas frais, en s’arrêtant régulièrement sur ces immenses aires commerciales qui jalonnent les autoroutes pour faire le plein de coca et de chips !

Enfin, si nous aurons plus côtoyer les champs des petits agriculteurs, qui prennent soin de leur terre et restent en contact étroit avec elle, les paysages le long des routes ressemblent bien plus souvent à des surfaces en monoculture de maïs OGM à perte de vue, ou à d’immenses prairies irriguées en plein désert…

Mais bon, nous pourrions sûrement nous accommoder de tout cela, si seulement on pouvait trouver de la vraie moutarde… sans sucre !

Clémentine